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De Bardos à Ascain.

Le 1er octobre 1760 Baptista  Dibiry (sosa 182), « sur le point de s’embarquer en course sur la Frégate le Labourt et voulant avant de mourir régler ses affaires et disposer de ses biens …. »  fera son testament devant Me Dhiriart notaire royal à Ciboure.(p 536 du registre)

Il est dit fils de Pierre Dibiry et Catherine  _____  (le nom restera en blanc à deux reprises). Son héritière générale et universelle sera Saubadine Berindoague fille légitimaire de la maison de Parissenea d’Ascain.

Nous sommes au début de la guerre de Sept ans entre la France et l’Angleterre, et la guerre sur mer est menée par les navires du Roy Louis XV. Celui-ci autorise la guerre de course pour essayer d’épuiser  l’économie marchande anglaise.

Baptiste est né vers 1734 à Bardos, plus exactement « au lieu de Navailles au territoire d’Hasparren » comme cela est exprimé dans le consentement de mariage qu’établira son père  « Pierre Labeyrie faisant tant pour lui que pour Jeanne Catherine Hiribarne sa femme »  le 10 janvier 1761 devant Me Duhalde notaire à Ascain.(p 5 du registre). La famille du père est d’origine gasconne, plus précisément de la paroisse de Cayron dans le diocèse d'Auch ( Gers).

Le nom évoluera rapidement en « Dibiry », beaucoup plus basque. La mère, Catherine, est alors appelée Iribarne.

Deux autres procurations à l’intention de Saubadine Berindoague  seront faites à la veille de nouveaux départs en mer. (p 53 et 191 du registre).  A noter que lors de la première procuration et du testament concomitant, Baptiste et Saubadine ne sont pas encore mariés mais Baptiste vit dans la maison des Berindoague, la maison Parissenea d’Ascain. Cette situation de « mariage à l’essai » et de naissance d’enfants avant le mariage  n’est pas rare dans le Labourd à cette époque, malgré l’opposition de l’Eglise suite au concile de Trente 1.

Le père de Saubadine, Martin Berindoague, était Maître charpentier de navire comme beaucoup des membres de sa famille (dont son père Joannis simple matelot charpentier) et comme beaucoup d’hommes d’Ascain. On trouve trace de ses campagnes de pêche à la baleine ou à la morue dans les actes de Me Valcarcel notaire à Saint Jean de Luz et de Me Dolhagaray notaire à Ascain (voir le chapitre qui lui est consacré). Saubadine doit avoir une dizaine d’année à sa mort.

La vie maritime de Baptiste peut être reconstituée à partir des archives marines évoquées en début de cet ouvrage.

Ses navigations seront le plus souvent liées à Pierre Naguille de Ciboure qui débuta comme marin puis capitaine de navire  puis armateur. Il fut aussi « bayle » (maire) de Ciboure autour de 1773.

Les premiers embarquements de Baptiste, en 1754 et 1755, eurent lieu à la pêche à la morue sur la « Notre Dame du Rosaire » navire de 130 tonneaux bâti à Saint Jean de Luz en 1752 et armé par Sieur François Dernard de Ciboure. Pierre Naguille en est le capitaine. Le bateau allait pêcher au « Cap du Roy » (Port des Basques à Terre Neuve) avec une quarantaine d’hommes et Baptiste y fut novice, le grade intermédiaire entre mousse et matelot.

Lors de son premier voyage il était recensé sous le nom de « Beyry » de Bardos.

Pour le second voyage il sera « Dibiry ». Chacune  de ces campagnes à la pêche à la morue durera 7 à 8 mois et rapportera environ 2000 quintaux de morue, une vingtaine de barriques d’huile de foie de morue et autant de barriques de rave (œufs de morue).

Note :

1 : «Mariages en Labourd sous l’ancien régime », Maité Lafourcade, éd. Universidad del Pais Vasco, p 296.

 

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