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Jean Duhulquo, notaire royal et syndic du Biltzar de Labourd

Jean Duhulquo, le notaire royal de la maison de Lissaritz, le cousin germain des Jean Hirigoity dit Duhulquo et de Marie Hirigoity notre ancêtre, était maire-abbé d’Urrugne en 1684. A cette époque, chaque paroisse du Labourd élisait cinq habitants  pour  une période d’un an : quatre jurats et un abbé. La charge ne pouvait être refusée sous peine d’amende. Chaque maître de maison avait une voix dans ce vote.

En 1687 et 1688 il devint syndic général du Biltzar du Labourd, c'est-à-dire qu’il présidait l’assemblée constituée par les représentants (maires-abbés) des communes. (littéralement Biltzar : réunion des anciens, bil zaharrak).

Son syndic général était chargé d’en exécuter les décisions prises, devant en particulier faire valoir l'autonomie locale face aux appétits des fonctionnaires royaux. Sa responsabilité personnelle était engagée lors de retards de paiements des impôts royaux. Il arrivait que certains de ces agents se retrouvent en prison, pour ne pas compromettre ou oblitérer l'indépendance financière de la province.

Le Biltzar avait également une fonction militaire : il gérait une milice de 1.000 hommes chargée de défendre la province.

Enfin, le Labourd, par son Biltzar, avait une compétence diplomatique. Le Biltzar pouvait en effet signer des traités internationaux, appelées "traités de Bonne  Correspondance". Il le fit à plusieurs reprises avec le Parlement anglais ou avec les provinces basques du Sud, notamment lors des guerres engagées par le roi de France. Le Biltzar du Labourd était donc un Parlement doté de pouvoirs très étendus. Il avait en fait compétence globale sur tout ce qui touchait l'administration de la province du Labourd. Cette situation exceptionnelle était accentuée par le fait qu'aucun représentant du roi n'assistait aux séances, et que c'était l'agent exécutif du Biltzar, le syndic général, qui convoquait l'assemblée, et non un agent du roi.

La principale prérogative du Biltzar, à l'instar des autres assemblées locales, la Cour d'Ordre Souletine et les Etats de Basse Navarre, était l'autonomie financière. Il levait non seulement de sa propre autorité les contributions nécessaires à son fonctionnement, mais il approuvait ou négociait le montant de l'impôt perçu au profit du trésor royal. Une fois fixé le montant final, l'assemblée en décidait à sa guise la répartition et le mode de recouvrement.

Le Biltzar prenait ses décisions en deux temps. Dans un premier temps le syndic (secrétaire et trésorier de l’assemblée, d’un mandat de deux ans) convoquait les maires-abbés (voir exemple de convocation) les informait de l’objet de la délibération. Puis ceux-ci, après consultation et discussion au sein des différentes paroisses, se réunissaient à nouveau 8 jours plus tard pour rapporter les réponses de leur « conseils municipaux », sans avoir le droit d’en déroger. C'est le système du mandat impératif : le député n'est que le porte-parole de ses élus. Chaque paroisse possédait une et une seule voix, quel que soit le nombre d’habitants ou de maisons représentés, lors du vote final, constituant ainsi un système de démocratie original.1

Le notaire royal Duhulquo habitait la maison Lissaritz d’Urrugne, une des plus belles de la ville et qui existe encore de nos jours, un peu vieillissante à vrai dire.

Il testera le 4 novembre 1717 devant Me Grangent de Saint Jean de Luz  et fera de sa seconde épouse Marie Chumé Detchegaray son héritière, lui laissant Lissaritz et Duhulquobaita. Ce remariage a du poser problème car il y avait un litige, traité devant les tribunaux, avec sa fille Marie Duhulquo à son sujet 2.

Notes :

1: extrait de Wikipédia

2: Audience de la Grand Chambre, parlement de Bordeaux ,6 mars 1709 (à trouver)

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